Introduction
Depuis la fin de la dernière période glaciaire - soit 12 000 ans environ, la surface de notre Terre est demeurée quasi inchangée : divisée en sept continents couverts de glace, de roches ou de végétaux selon l'altitude et la latitude considérées, et séparés par de vastes étendues océaniques. L'imagerie Natural Earth rend compte, au travers d'effets d'ombre et de lumière, des reliefs continentaux et océaniques, au travers de dégradés de couleurs, de la surface terrestre dépourvue de toute influence humaine - telle qu'elle était au tout début du Néolithique, en particulier.
A cette époque reculée, le relief terrestre était surmonté d'une voûte céleste constellée de milliers de points lumineux dont les peuples nomades observèrent les mouvements relatifs et qu'ils groupèrent en catégories : le Soleil et la Lune d'une part, les étoiles et les planètes d'autre part. S'ensuivirent le repérage spatial (points solsticiaux et cardinaux), les divisions temporelles (jours, saisons, années), dont témoignent les nombreux vestiges rupestres et architecturaux laissés par les peuples et civilisations de l'Antiquité, que l'élaboration d'outils modernes permet de décrypter.
Modèle de visibilité d'étoile
Au fil de leurs découvertes, les archéologues ont constitué de vastes bases de données de vestiges architecturaux, rupestres, textuels et picturaux, qui pour certains nous renseignent sur les connaissances astronomiques d'un peuple ou d'une civilisation : la dénomination attribuée à tel ou tel astre, le relevé de ses positions sur la voûte céleste locale sur une échelle de temps donnée, l'éventuelle périodicité de son mouvement, etc.
Identifier chacun de ces astres aux objets qui peuplent notre ciel, comprendre le fonctionnement des tous premiers calendriers, déterminer la source astronomique d'orientation de tel ou tel édifice, requièrent l'élaboration préalable d'un modèle de visibilité d'étoile à l'oeil nu dans le ciel nocturne ou crépusculaire surplombant chacun des sites d'observations antiques.
Un tel modèle, développé dans le cadre de ma thèse de doctorat, combine divers paramètres astrométriques (relatifs au positionnement des astres sur la voûte céleste locale) et photométriques (traduisant la capacité de l'oeil humain à distinguer un objet de magnitude donnée sur un fond de ciel de brillance variable). Appliqué à l'Egypte ancienne, ce modèle a donné lieu à plusieurs logiciels d'archéoastronomie inédits.
Application à l'Egypte ancienne
Appliqué à l'Egypte ancienne, le modèle de visibilité d'étoile à l'oeil nu développé dans le cadre de ma thèse de doctorat a donné lieu à deux logiciels d'archéoastronomie inédits. L'un permet de précisément déterminer les dates de lever et de coucher héliaques de toute étoile visible à l'oeil nu, le second d'identifier la source astronomique d'orientation de tout édifice.
L'utilisation de l'un et l'autre logiciels a permis la résolution de nombreuses problématiques : l'identification de la source astronomique d'orientation des pyramides de l'Ancien Empire, le principe de fonctionnement des horloges stellaires ornant les couvercles de sarcophages datant de la fin de la Première Période Intermédiaire et du Moyen Empire, leur filiation avec les plafonds astronomiques du Nouvel Empire, l'identification des décans égyptiens à certaines étoiles brillantes de notre ciel, les raisons de la réorientation de l'axe principal du temple d'Isis à Dendérah.
L'ensemble de ces résultats - et bien d'autres, ont fait l'objet de publications au sein de diverses revues d'égyptologie ainsi que dans la presse spécialisée, de nombreuses conférences / spectacles ainsi que de documentaires tv. Les logiciels conçus à partir du modèle de visibilité d'étoile à l'oeil nu ont par ailleurs été mis à votre disposition, au sein de l'Espace Client.
