AstroEgypto

Depuis près de deux siècles, les archéologues découvrent de nouveaux mounuments,
mettent au jour d'anciens textes que les philologues s'emploient à déchiffrer.
La plupart de ces vestiges témoignent de l'intérêt certain du peuple Egyptien
pour le ciel, les objets qui le composent, les mouvements qui les animent.
Aidés d'outils modernes, découvrons-les sous un jour ... animé !

Introduction

Les simulations numériques permettent de visualiser rapidement et aisément nombre de problématiques archéoastronomiques : l'orientation de monuments, la succession de levers et de couchers d'étoiles à la surface de l'horizon local, la culmination d'étoiles dans le méridien du lieu, etc. Les simulations qui s'ensuivent ont été réalisées au moyen des trois logiciels Culture Diff' conçus durant ma thèse de doctorat ainsi que d'une toute nouvelle interface Ciel/Terre inédite dotée de cinq dimensions : trois dimensions figurent la surface de notre planète - en d'autres termes, le relief ; les étoiles visibles à l'oeil nu sont regroupées à la surface d'une sphère, la sphère céleste ; enfin, le temps (passé, présent et futur) constitue la cinquième dimension. Grâce à cette interface Ciel/Terre, il est désormais possible de se déplacer à la surface de notre Terre, au pied des pyramides d'Egypte par exemple, et de visualiser la voûte céleste telle qu'elle était à l'époque de leur construction.

L'orientation astronomique des pyramides de l'Ancien Empire

Ci-après, la problématique de l'orientation astronomique des pyramides d'Egypte se trouve résumée en trois courtes séquences vidéos, constituées à partir de simulations numériques. Cette question a fait l'objet d'un ouvrage paru en 1998 et d'un article publié au sein des Cahiers Caribéens d'Egyptologie n°15 (2011).

Coucher de Soleil sur les pyramides de Gizeh en l'an -2500

Les trois pyramides de Gizeh, érigées sous les règnes des pharaons Khéops, Khéphren et Mykérinos entre l'an 2550 et l'an 2500 avant notre ère, sont parfaitement alignées en direction des points cardinaux - en témoigne cette animation figurant le coucher du Soleil derrière la pyramide de Khéphren le jour de l'équinoxe de printemps. Pour parvenir à un tel résultat, les architectes de Pharaon ont-ils observé les positions de lever ou de coucher d'une étoile, du Soleil ? Ou la culmination supérieure, dans le ciel nord, d'une ou plusieurs étoiles circumpolaires ? Ont-ils utilisé un ou des instrument(s) d'observation et de projection au sol ? Telles sont les questions qui se posent aux égyptologues et astronomes depuis plusieurs décennies ...

Coucher héliaque de Procyon sur le plateau de Gizeh en l'an -2500

Les écarts à l'alignement est-ouest ont pu être relevés sur onze pyramides de l'Ancien Empire : celles des pharaons Djoser, Houni, Snéfrou (2), Khéops, Djedefrê, Khéphren, Mykérinos, Sahourê, Neferirkarê et Ounas. L'insertion de ces données archéologiques au sein d'un modèle numérique permettant de recréer les conditions d'observation de la voûte céleste aux lieux et époques historiques considérés, a mis en évidence la possibilité que l'observation répétée, sur plus de 500 ans, de la position de coucher (dans le ciel nocturne ou crépusculaire) d'une seule et même étoile particulièrement brillante, alpha Canis Minoris (Procyon), rende compte de l'orientation de chacune des onze pyramides de l'Ancien Empire. L'animation ci-contre figure le coucher héliaque de Procyon dans l'axe de la pyramide de Khéphren en l'an -2500.

La cérémonie de l' « Extension du Cordeau »

A l'époque historique considérée, le coucher héliaque de l'étoile alpha Canis Minoris - soit sa disparition à l'ouest du ciel dans les lueurs du Soleil couchant, coïncidait avec la culmination supérieure, dans le ciel nord, de l'étoile eta Ursae Majoris matérialisant l'extrémité de la constellation de la Grande Ourse - sur l'animation ci-contre, cette étoile est cerclée de rouge. Cette conjonction n'est pas sans rappeler le contenu de textes décrivant le déroulement de la Cérémonie de l'Extension du Cordeau, dont plusieurs extraits ont été retrouvés parmi les vestiges de monuments datant de l'Ancien Empire à l'Epoque Ptolémaïque - preuve de l'ancienneté et de la persistance de ce rituel précédant la pose de toute première pierre ...